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Information toute fraiche : un « job dating » pour pourvoir 2 000 postes en urgence

Un fois de plus, ce blog va porter à votre connaissance un article qui a été trouvé sur internet. La thématique est «l’éducation».

Son titre séduisant (un « job dating » pour pourvoir 2 000 postes en urgence) parle de lui-même.

L’éditorialiste (identifié sous le nom d’anonymat
) est positivement connu pour plusieurs autres éditoriaux qu’il a publiés sur le web.

Vous pouvez lire ces révélations en toute sécurité.

Quand son conseiller de Pôle emploi lui a suggéré de se rendre au « job dating » organisé, lundi 30 mai, par l’académie de Versailles, Élodie s’est laissée tenter. « L’enseignement, j’y avais déjà pensé… de loin », nuance-t-elle, assise sur un banc, dans l’enceinte du rectorat, où se déroule le premier d’une série inédite de quatre rendez-vous départementaux consacrés au recrutement. Cette demandeuse d’emploi est surtout là pour se renseigner sur le métier auprès de ceux qui l’exercent. Sur le métier, ou plutôt sur les métiers : « Professeure des écoles, accompagnante d’élèves en situation de handicap, enseignante de mathématiques en collège ou lycée », énumère cette quadragénaire, informaticienne de formation qui, un temps, a travaillé comme assistante maternelle à domicile.

→ ENQUÊTE. Sur Leboncoin, recherche enseignant désespérément

Élodie a certes lu que l’académie de Versailles, premier employeur d’Île-de-France, avait plus de 2 000 postes à pourvoir, elle est venue sans CV. « Je ne voulais pas candidater sans un temps de recul. Ce qui m’intéresse, c’est la transmission. Ce que je redoute, c’est la gestion de la classe », résume-t-elle.

Au sortir de son entretien, Élodie se montre en partie rassurée. « On m’a parlé d’une semaine de formation avant la rentrée puis de l’accompagnement par un tuteur. On m’a aussi soutenu que l’équipe pédagogique serait toujours à mes côtés », raconte-t-elle.

Des contrats qui enjambent les vacances d’été

L’académie de Versailles s’est, de fait, lancée dans une opération séduction à l’endroit des enseignants contractuels, ceux qu’elle a déjà recrutés et ceux qu’elle doit encore trouver pour éviter que des classes ne se trouvent privées d’enseignants à la rentrée. « Sur les 500 contractuels engagés entre janvier et mars, au plus fort de la pandémie, plus de 85 % vont rester en poste », se félicite la rectrice Charline Avenel. Contrairement à ce qui se passe d’habitude, ces professeurs verront leurs contrats enjamber l’été pour leur permettre d’être payés, comme les titulaires, pendant les vacances, précise-t-elle.

Si le rectorat se mobilise de la sorte, c’est, insiste Charline Avenel, qu’avec l’amélioration sur le front de l’emploi, « la concurrence du secteur privé, en matière de recrutement, est de plus en plus forte ». C’est aussi que l’enseignement pâtit d’un déficit d’attractivité – les concours sont loin de faire le plein – et que nombre d’acteurs de l’éducation se disent en souffrance. Un sur trois ne trouverait ainsi plus de sens à son travail, selon un récent baromètre publié par le syndicat UNSA.

Une ex-directrice juridique en quête de sens

Parmi les 600 inscrits à cette journée de recrutement, on compte pourtant près d’un quart de personnes à la recherche d’une reconversion. « À la recherche d’un métier qui ait du sens », précise Nadine Crinier, directrice régionale de Pôle emploi. Un cas d’école : celui de Valérie, 51 ans, dont 25 passés à travailler comme directrice juridique. « J’en étais arrivée à un stade où je devais être en permanence dans une posture politique plutôt qu’en position d’experte. Cela ne me correspondait plus. » Il y a deux ans, peu avant le Covid, la décision est prise : celle qui a toujours pris du plaisir à transmettre ses savoirs à de jeunes collaborateurs commence à préparer le Capes d’anglais… avant d’accepter, finalement, un poste de salariée dans une grande organisation caritative.

Cette fois-ci, Valérie semble déterminée à rejoindre l’éducation nationale comme contractuelle, sans attendre d’avoir le Capes. Avec un salaire de 2 000 € brut, soit moins de la moitié de celui qu’elle percevait en tant que directrice juridique. Un salaire inférieur aussi à celui qu’elle touche dans son association. « L’argent ne fait pas tout », semble nous dire le sourire serein qui barre son visage. Et puis, Valérie a pu voir, avec ses deux filles, l’une au collège, l’autre au lycée, combien le non-remplacement des enseignants absents pesait sur l’institution.

Valérie vient de passer un entretien d’embauche d’une vingtaine de minutes avec deux professeurs, dont une enseignante d’anglais. « Elle s’est mise immédiatement à me parler dans cette langue, à m’interroger sur ma façon d’aborder la conduite de la classe. » Il lui faut désormais patienter. Deux semaines maximum, promet le rectorat.

« Prête à faire deux heures de route par jour »

Dans la file d’attente, on trouve encore des professeurs formés à l’étranger, hors Europe, et qui ne peuvent pas devenir titulaires, ou bien des étudiants en master Meef (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) désireux de travailler avant même de passer le concours.

On croise aussi Élisabeth, 50 ans, qui a été professeure contractuelle en primaire pendant dix ans à Paris puis une année en Eure-et-Loir, où elle habite désormais. « On m’a dit que mon contrat ne serait pas renouvelé », déplore-t-elle. Sans déménager, cette « passionnée » d’enseignement est aujourd’hui candidate pour un poste dans les Yvelines, le département voisin. « Je suis prête à faire deux heures de route par jour pour exercer le métier que j’aime », assure-t-elle.

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