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Information pour les passionnés : une hausse «historique» ou pas si inédite? – Libération

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Voilà un tout nouvel article qui va grossir notre revue de presse sur « l’éducation ».

Le titre troublant (une hausse «historique» ou pas si inédite? – Libération) est évocateur.

Présenté sous la signature «d’anonymat
», le journaliste est positivement connu pour plusieurs autres éditoriaux qu’il a publiés sur internet.

Sachez que la date de parution est 2022-08-08 09:59:00.

L’augmentation de 3,6 milliards du budget annoncé par le ministre des Comptes publics Gabriel Attal est conséquente. Mais elle n’en est pas pour autant inédite selon l’historien de l’éducation Claude Lelièvre.

Alors que l’inquiétude monte, au cœur de l’été, sur une rentrée chaotique en pleine pénurie d’enseignants, le gouvernement dégaine le chéquier. En 2023, l’Education nationale verra son budget augmenter de 3,6 milliards d’euros selon les lettres de cadrage budgétaire arbitré par Matignon et envoyé par Bercy ce lundi aux différents ministères et au Parlement. «Une hausse historique», s’est félicité le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, dans un entretien aux Echos. «L’engagement du président de la République de la poursuite de la hausse des salaires sera tenu et aucun enseignant n’entrera dans la carrière à moins de 2 000 euros nets», a-t-il promis. Le budget attribué à l’enseignement scolaire, toujours le premier poste de dépenses de l’Etat devant la Défense, passerait, selon les montants qui seront inscrits à la rentrée dans le projet de loi de finances (PLF), de 56,5 milliards d’euros cette année à 60,2 milliards en 2023. Un effort conséquent, mais est-ce réellement «historique» ?

Mitterrand et Hollande

Sur des périodes relativement récentes, l’historien de l’éducation Claude Lelièvre y perçoit «une augmentation significative, rare, mais qui n’est pas sans précédent», notant par exemple la hausse «nettement supérieure au début du deuxième septennat de François Mitterrand lorsque Lionel Jospin était ministre de l’Education nationale [de 1988 à 1992, ndlr]». En calculant les hausses budgétaires en fonction du PIB (produit intérieur brut), les dépenses pour l’éducation étaient alors «passées en trois ans de 6,6 % à 7,6 %, soit une augmentation de 0,3 % par an». Elle culmine pour 2023, selon son calcul, à 0,16 % du PIB, «deux fois moins que ce qu’il y a eu lieu durant trois années consécutives sous Jospin. Ce n’est donc pas du tout historique mais c’est rare.» C’est d’ailleurs durant ce deuxième septennat que l’enseignement scolaire devient le premier poste de dépenses de l’Etat, une promesse de campagne du président Mitterrand. A la même époque cependant, un sujet fait polémique : il est question, comme aujourd’hui, de primes et revalorisations liées à de nouvelles exigences professionnelles. Mais, face à la mobilisation des enseignants, le gouvernement Rocard recule, pour ne garder que la revalorisation des salaires.

Un autre exemple, plus récent, invite à relativiser ou du moins à questionner le caractère inédit de la hausse du budget 2023. En 2016, sous François Hollande, la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, annonce une hausse de près de 3 milliards d’euros du budget de l’enseignement scolaire pour 2017. Différence notable entre ces deux budgets ? L’inflation. «On table actuellement sur 6 % d’augmentation de l’inflation en 2022 alors qu’en 2017 on était autour de 1 %. Ce n’est pas un détail», insiste l’historien. En tenant compte de ce paramètre, Claude Lelièvre affirme que l’effort était supérieur sous Najat Vallaud-Belkacem.

Augmentations conditionnées

A quoi sont dévolues ces sommes ? Comme esquissé par Gabriel Attal dans les Echos, l’augmentation de 3,6 milliards doit notamment «permettre de poursuivre et d’amplifier la revalorisation des rémunérations des personnels enseignants dès la rentrée 2023», peut-on lire dans les documents budgétaires détaillant les plafonds de dépenses pour chaque ministère. Mais aussi, précise le texte, «d’engager l’accompagnement du pacte pour les enseignants», comprendre ces fameuses augmentations conditionnées à des missions supplémentaires comme le remplacement de collègues absents ou un investissement plus conséquent sur le temps périscolaire. En 2016, ces euros supplémentaires visaient, en partie, à augmenter le point d’indice et à accélérer les évolutions de carrières. «Sans obligation d’évolutions des services», rembobine Claude Lelièvre.

Du côté de l’enseignement supérieur et de la recherche, la hausse est de 1,5 milliard d’euros pour un budget prévisionnel de 30,8 milliards. Les crédits seront dédiés à la mise en œuvre de la loi de programmation de la recherche et au financement de «mesures en faveur de la vie étudiante» comme la revalorisation de 4 % des bourses sur critères sociaux à la rentrée 2022 et la prolongation du ticket U à 1 euro.

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