1542321
Fidèle à sa mission, ce site va vous signaler un post qui circule sur internet. Le sujet est «l’éducation».
Son titre suggestif (Ministère de l’Éducation | De plus en plus de plaintes) est évocateur.
Le chroniqueur (présenté sous la signature d’anonymat
) est reconnu comme quelqu’un de sérieux pour plusieurs autres encarts qu’il a publiés sur internet.
Il n’y a pas de raison de douter de la fiabilité de ces révélations.
Le post a été divulgué à une date indiquée 2022-07-25 04:00:00.
Services aux élèves en difficulté, transport scolaire, discrimination et harcèlement : le nombre de plaintes reçues par le ministère de l’Éducation est en hausse dans les dernières années.
Publié à 5h00
En 2021, 369 plaintes ont été adressées au ministère de l’Éducation (MEQ), selon des données obtenues par La Presse.
Ces plaintes concernent les établissements scolaires publics du Québec, et excluent la formation professionnelle et la formation générale pour adultes.
En 2017, 194 plaintes ont été déposées par des citoyens, puis 258 plaintes en 2018 et 233 plaintes en 2019. En 2020, Québec en a reçu 292.
Avec 169 plaintes en date du mois de mai, l’année 2022 semble suivre la même tendance.
Le MEQ pointe plusieurs facteurs pour expliquer la hausse des plaintes, dont le vol de données massif qui a touché plus de 51 400 enseignants en février 2020 et la pandémie.
« Le ministère a reçu un certain volume d’insatisfactions et de préoccupations quant aux différentes mesures sanitaires visant le réseau de l’éducation », indique Bryan St-Louis, relationniste pour le MEQ.
Les citoyens ont aussi « davantage tendance à communiquer avec le Ministère pour exprimer leurs insatisfactions et demander son intervention », ajoute-t-il.
Cette hausse n’étonne pas Éric Morissette, professeur agrégé à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal.
On observe la même chose partout, dans l’éducation comme dans l’industrie des services ou des biens de consommation, depuis quelques années.
Le citoyen est beaucoup plus critique, exigeant et à l’affût de ses droits. Il nomme les choses qui ne fonctionnent pas.
Éric Morissette, spécialiste du climat scolaire et de l’organisation des services à l’élève
À l’échelle du Québec, un total de 369 plaintes est un nombre « somme toute assez raisonnable ».
« Si on met en perspective le nombre d’actions et d’opérations prises dans tout le système éducatif en une année, c’est peut-être des millions de décisions », compare M. Morissette.
Le porte-parole du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec, Sylvain Martel, est d’un avis similaire.
« Pour tout le Québec, ce n’est pas si mal, en perspective. Une plainte, c’est une plainte de trop, mais ce n’est pas alarmant comme chiffre », réagit-il.
Cogner à la bonne porte
Ce qui préoccupe Sylvain Martel, c’est la nature des plaintes. En 2021, les sujets de plainte les plus fréquents étaient :
- les décisions, politiques et règlements de l’établissement ;
- les politiques et orientations ministérielles ;
- la discrimination, l’intimidation, le harcèlement ou la violence ;
- les services aux élèves à risque et aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage ;
- le transport scolaire.
La majorité de ces doléances auraient pu être réglées avec la direction de l’école ou en déposant une plainte auprès du centre de services scolaire, juge M. Martel.
Si on fait une plainte au Ministère, on fait une plainte contre le système d’éducation. Pas pour un cas particulier d’un élève dans le bus 234 à Saint-Hyacinthe.
Sylvain Martel, porte-parole du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec
Il est possible que des parents mal informés sur les processus de plaintes ou qui ont épuisé toutes les autres avenues aient cogné à la porte du Ministère, avance M. Martel.
« Je ne vois pas à quelle occasion l’on pourrait régler un problème au niveau local en faisant une plainte au Ministère », dit Sylvain Martel.
Dans de tels cas, le MEQ redirige les plaignants vers les processus et les recours locaux appropriés, assure le Ministère par courriel.
La hausse des plaintes coïncide avec la fin des commissions scolaires, remarque la porte-parole du mouvement citoyen Je protège mon école publique, Patricia Clermont.
« Les centres de services scolaires sont beaucoup plus centralisés, surtout en ce qui concerne l’information. C’est plus opaque », critique-t-elle.
Autrefois, les parents pouvaient contacter leur commissaire élu, qui les orientait selon leurs besoins. « [Porter plainte dans] un centre de services scolaire, c’est les 12 travaux d’Astérix », déplore Mme Clermont.
Une réforme attendue
Mais le traitement des plaintes dans les écoles est appelé à changer.
Adopté en mai, le projet de loi sur le protecteur national de l’élève prévoit la création d’un organisme autonome et externe au réseau scolaire d’ici 2023 dans le but d’accélérer et d’uniformiser le traitement des plaintes.
Est-ce que les plaintes adressées au ministère de l’Éducation se retrouveront sur le bureau du protecteur national de l’élève ? Possible, croit Sylvain Martel. Chose certaine, « il y a une amélioration », souligne-t-il.
Le professeur Éric Morissette voit aussi la nomination d’un protecteur national de l’élève d’un bon œil, en particulier pour les élèves des écoles privées qui y auront enfin recours et pour les élèves les plus vulnérables du système.
« Lorsqu’on parle de fin de service, ça prend un traitement de plainte rapide. Parfois, c’est une question de semaines ou de mois pour un enfant handicapé », souligne-t-il.
En savoir plus
-
- 971 860
- Nombre d’élèves dans le réseau public du Québec (préscolaire, primaire et secondaire) en 2021-2022
SOURCE : MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION du Québec
Parutions sur un thème équivalent:
Education pour un monde nouveau,Le livre .
L’Éducation physique au XXe siècle/V,Le livre .
Magasin d’Éducation et de Récréation/Tome XVIII,Le livre . Disponible dans toutes les bonnes librairies.
Une éducation,(la couverture) . Disponible à l’achat sur les plateformes Amazon, Fnac, Cultura ….